PLAN NATIONAL DE LUTTE CONTRE LES DEVERSEMENTS ACCIDENTELS D’HYDROCARBURES (PNLDAH)

 

 Un document de référence pour la lutte contre les pollutions dues aux hydrocarbures au Cameroun

 Le PNLDAH rappelle le cadre légal et réglementaire de gestion de l’environnement au Cameroun, y compris les conventions internationales signées par la République du Cameroun et se rapportant à la protection de l’environnement. Il aborde également les questions de coopération sous régionale en matière de lutte contre les pollutions par les hydrocarbures, ainsi que celles de responsabilité conformément au principe pollueur-payeur, énoncé dans la loi portant Loi-cadre N°96/12 du 05 août 1996 relative à la gestion de l’environnement au Cameroun.

 Le PNLDAH développe les techniques à utiliser et l’organisation de l’Etat pour les interventions en cas de déversement d’hydrocarbures, aussi bien en milieu marin que terrestre.

 Les sources de déversements potentiels d’hydrocarbures sont au Cameroun

 Elles sont localisées onshore et offshore. 

  • Onshore, elles se trouvent notamment au niveau des installations de stockage des produits pétroliers, le long du Pipeline Tchad/Cameroun ainsi que des voies routières et ferroviaires qu’empruntent les camions citernes et wagons-citernes, à la raffinerie de LIMBE.
  • Offshore, ces sources se situent au niveau du Terminal du Pipeline Tchad/Cameroun, des plateformes de forage, de production et de stockage implantées au large des côtes camerounaises, ainsi que le long des couloirs de navigation internationale ou domestique des tankers au large de l’Océan Atlantique.

Les sources à petite échelle, telles que les stations-service, ne nécessitent pas une intervention nationale, puisqu’elles sont traitées plus efficacement à l'aide de différents mécanismes de contrôle réglementaire

 Le Cameroun est exposé aux risques de pollution par les hydrocarbures

 Cette situation s’explique par les principales raisons suivantes:

  • L’existence d’activités de production, de stockage et de transport d’hydrocarbures aussi bien au large qu’à l’intérieur du pays (bassins de Douala/Kribi-Campo et du Logone Birni) ;
  • La traversée par le Pipeline Tchad-Cameroun, sur une longueur de 890 km, des écorégions diversifiées, aussi bien dans leur structure qu’en termes de flore et de faune, qui vont de savanes semi-arides aux forêts tropicales humides ;
  • Les voies de transport des produits pétroliers, qui traversent des bassins fluviaux dont les ramifications vont parfois au-delà du territoire national, ce qui peut favoriser la dispersion de la nappe polluante vers des milieux naturels éloignés du point de déversement de ces hydrocarbures ;
  • La position géographique du Cameroun, au fond du golfe de Guinée, point de convergence de plusieurs courants marins. Ceci augmente la vulnérabilité de ses eaux territoriales, et de ses côtes constituées de mangroves particulièrement fragiles du point de vue environnemental, en cas de déversements d’hydrocarbures aussi bien dans ses eaux que celles des pays voisins.

 Niveau de déversement d’hydrocarbures

 Niveau 1 : Incident de faible ampleur (en mer, surface polluée < 1 km² ; à terre, linéaire de côtes touchées inférieur à 1 km).

L’incident doit être géré par des moyens locaux par l’opérateur responsable de l’incident ou par les  secours publics si le pollueur n’est pas identifié.

Niveau 2 : Incident de moyenne ampleur (en mer, surface polluée < 10 km² ; à terre, linéaire de côtes touchée inférieur à 10 km).

Il doit être traité par l’opérateur responsable de l’incident par des moyens régionaux, et coordonné par l’administration ou géré par l’Etat à l’aide de moyens  nationaux si le pollueur n’est pas identifié.

Niveau 3 : Incident de grande ampleur (en mer, surface polluée > 10 km; à terre, linéaire de côtes touchées supérieur à 10 km).

Il doit être géré par l’Etat avec le support de moyens et d’experts internationaux, et avec l’appui de l’opérateur responsable de l’incident s’il est identifié.

Stratégies d’intervention et procédés techniques en fonction

du  niveau de déversement

 Les stratégies d’intervention ont principalement pour objectifs, de :

  • assurer la sécurité des personnes, et la protection des zones sensibles (sources d’eau, etc.) ;
  • stopper le flux d’hydrocarbures, si c’est possible ;
  • confiner la nappe d’hydrocarbures libérés ;
  • appliquer le traitement technique recommandé selon le cas ;
  • éliminer les déchets.

Les techniques d’intervention varient selon l’évaluation  du bilan et des avantages nets sur l’environnement (Application du principe du NEBA). Les techniques préconisées sont les suivantes :

  • Le nettoyage naturel ;
  • Le confinement à l’aide de barrages (sacs de sable, barrages flottants, barrages de fortunes, etc.)/La récupération des hydrocarbures ;
  • La dispersion ;
  • L’écrémage et pompage en bordure d’eau ;
  • Le ramassage manuel ;
  • Le lavage à jets d’eau basse pression ;
  • Le traitement des sols souillés (biorestauration, incinération in situ ou ex situ, mise à la décharge, etc.).

Le Manuel d’Exécution du PNLDAH sert de guide pratique à tous ceux qui jouent un rôle dans les interventions.

Le PNLDAH comprend un répertoire des données appelé à être mis à jour périodiquement, qui rassemble toutes les informations pratiques nécessaires à la mobilisation en cas de déversement accidentel des hydrocarbures et au suivi de l’intervention